L'hôpital

Publié le par Hope

Au réveil, rien de spécial, j'ai donc un cathéter à droite, un à gauche, un drain lié à une poche à gauche et une sonde liée à une poche également à gauche.

Dans l'après midi, PROF vient nous rassurer, tout c'est bien passé, il a pu tout enlever de la tumeur. C'est une bonne nouvelle, je m'inquiète pour la douleur, il me rassure, on me prescrira ce qu'il faut. Il s'étonne que j'ai un cathéter de chaque côté, l'infirmière en enlève immédiatement 1, PROF lui demande même de m'enlever celui du bras droit parce que je suis droitière 




LE PERSONNEL

Premier constat sur mon séjour : de nombreux personnels de santé entrent dans ma chambre, ils frappent mais ne se présentent pas (le nom est difficile à lire sur la blouse, je ne parle même pas de la fonction), ne disent surtout pas bonjour... et repartent très vite.

À J+1, un homme en blanc (!) entre dans ma chambre, regarde mon pansement et ressort très vite. L'infirmière vient ensuite, je lui demande qui il était, elle me dit le médecin. Dommage, j'aurais pu lui poser des questions...ou lui demander des antalgiques.
Elle me dit que cela arrive souvent aux patients ! Ça l'amuse beaucoup.

À J+2, un homme vient et me dit qu'il va m'enlever ma sonde, je lui dis que normalement je devais rentrer avec chez moi, à bon, alors il s'en va...

Un autre entre et demande si je suis bien Mme x, je lui réponds non, alors il s'en va, j'aurais peut être du attendre de voir ce qu'il voulait ?

J+1 : La personne qui vient débarrasser la tablette (plateau repas) enlève mon portable, mon livre, ma bouteille d'eau et met tout ça très loin vers la fenêtre...C'est très pratique quand on n'est pas très mobile !

Surtout, la difficulté est que l'un dit noir et l'autre blanc, c'est très difficile à s'y retrouver.

LES NUITS
Hormis les problèmes (cf douleur et sonnette ci dessous), la nuit c'est l'enfer.
Au début, on vous réveille toutes les 3 heures pour prendre vos constantes, c'est compréhensible, mais la dernière nuit (la suivante je serai chez moi, et personne ne vérifiera plus rien que je sache), on m'a réveillé à 5h30 pour prendre juste ma tension (et oui, c'est le changement d'équipe!). Déjà que j'avais du mal à dormir !
Il faut dire que si le personnel tarde à soulager votre douleur, en revanche, il a beaucoup d'énergie pour rigoler dans les couloirs, claquer les portes, rigoler encore. Pas de chance, le bureau des internes était en face de ma chambre...
Pourtant s'ils laissaient dormir les patients, ceux ci appuiraient peut-être moins sur la sonnette !

LA TOILETTE
L'aide soignante m'aide à me doucher, enfin plutôt me regarde me doucher, et s'étonne que je ne sache utiliser le pommeau, mais enfin vous vous êtes douchée hier, je réponds non, OHHHHHHH, ce n'est pas normal, vous auriez du avant l'opération... Elle s'en va furieuse...
Quoi qu'il en soit, vu son peu d'utilité, je choisis d'attendre les visites de mon conjoint pour avoir une vraie aide pour ma douche.

IL FAUT SE LEVER
Avec tous ces fils, on m'a très rapidement dit : "mais il faut vous lever", c'est vrai, hormis la douleur c'est super pratique...Je ne suis pas spider man moi...
N'hésitez pas à demander l'aide des aides soignantes me disent les docteurs et infirmières, mais elles, elles n'ont pas l'air d'être au courant...

LA DOULEUR
ça c'est ce qui a été le pire pour moi.
C'est bien, ils suivent les consignes et me demande d'évaluer ma douleur sur une échelle de 0 à 10 (10 étant le maximum de la douleur).
1ère réponse : 6 ; on me donne du doliprane,
2 ème réponse : 8 ; on me donne du doliprane !!!
En fait, cette échelle doit servir à gérer les stocks de doliprane ...
doliprane thumb
La journée, ça peut encore aller mais la nuit c'est pire. Je dois donc insister lourdement pour avoir autre chose que du doliprane, je me suis même rebellée avec un infirmier la dernière nuit, je ne voulais pas de doliprane.
J'ai fini par lui répondre "et vous croyez que ça m'amuse ou que je fais exprès "
Il n’était pas content le monsieur. Mais il m'a donné autre chose quand même.

LA SONNETTE
Il faut savoir que la sonnette est là pour ne pas être utilisée. Durée d'attente : entre 10 mn et 2h30.
Bien sûr quelqu'un vient l'arrêter dans les 5 mn (ça doit les gêner dans la salle de repos). Et systématiquement on me dit l'infirmière va venir... La question c'est quand.
Les 2h30 c'était en pleine nuit, la personne qui est venue a laissé la porte grande ouverte, vous savez qu'il fait froid dans les hôpitaux la nuit, surtout qu'il n'y a pas de couverture ! Je n'allais pas fermer la porte, je pensais qu'ils allaient quand même venir...
Autant dire, que au bout de 2h30, la douleur était plus qu'installée, et qu'il y avait peu de chance que je me rendorme.

LES MENUS
Je suis définitivement allergique au bouillon aux vermicelles, j'y ai eu droit à tous les repas (non pas au petit déjeuner quand même!).
J'ai eu aussi droit à la purée à presque tout les repas.
Après une anesthésie, il faut savoir que le transit est endormi, il faut donc le "réveiller" avec des légumes ou des choses comme ça.
Moi, le premier jour, c'était bouillon, purée et rôti (je n'avais pas choisi).
Quoi que j'ai choisi après c'était toujours purée, purée, purée...bouillon, bouillon, bouillon (il devait y avoir un bug informatique dans leur logiciel).
J'ai eu la visite de la diéticienne le mardi après midi, elle a dit qu'elle allait arranger ça, rien n'a changé je vous rassure.

LE MENAGE
En 3 jours, les draps ont été changés, mais la chambre n'a pas été faite (sol, douche, toilette). Les reliquats de repas de mon homme du lundi soir étaient toujours là le jeudi de mon départ !!

IL FAUT BOIRE
Après l'opération, il fallait que je boive beaucoup (2 litres par jour), pour cela je dispose le lundi jour de mon arrivée d'une carafe d'eau et d'un verre de propreté douteuse (non, non, je ne l'ai pas encore utilisé!).
Le mardi, l'eau de la carafe n'a pas été changée et le verre est toujours le même (malgré mes demandes répétées).
Ma solution a été de me faire apporter des bouteilles d'eau par mes visiteurs.

LES PROCHES
L'important dans tout ça, c'est d'être bien entourée... J'ai la chance d'avoir RIC qui a été un infirmier de luxe. Il était là à mon réveil et tous les jours pour palier aux insuffisances des professionnels. Il m'a aidé à prendre ma douche, à marcher au début lorsque je me sentais fébrile.
Ensuite, à la maison, il s'est même levé pour vider ma poche et éviter que j’aie trop à me réveiller (si ce n’est pas de l'amour ça !?)... (cf. la sortie). Au moins, lui, quand je l'appelais, il venait et pas 2 h après.



 

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